Interview "Candace Nkoth Bisseck": L’internet mobile n’entrainera pas la disparition des cybercafés

Christian Happi Interview 26.08.2016

Candace Nkoth Bisseck est no 1 dans le classement 2015 de Forbes Afrique des leaders africains de moins de 30 ans et "E-commerce Country Manager" chez Jumia Cameroun, la Première boutique d'achat en ligne au Cameroun.

La professionnelle du e-commerce donne son avis sur les changements qu’apportés le déploiement de 3G/4G au Cameroun: « L’internet mobile  n’entrainera pas la disparition des cybercafés »


La 4G est-elle selon vous une réalité au Cameroun au-delà plaintes qui demeurent sur la qualité de la connexion internet ?

Je pense que la 4G est une réalité au Cameroun. J'ai eu la chance d'expérimenter la qualité de cette nouvelle technologie et j’ai été agréablement surprise. Malheureusement, il faut avouer que la stabilité de la connexion n'est plus ce qu'elle était au lancement de ces offres. Elle peut-être due au nombre croissant d'abonnés, les aléas climatiques et/ou techniques ; les choses ne sont pas parfaites mais ne doivent pas empêcher de s'ouvrir au progrès!

Est ce que l’arrivée de cette technologie a boosté les différentes activités ayant trait aux TIC ?

Oui absolument. Dans un pays avec un taux de pénétration du mobile aussi élevé que le nôtre, la démocratisation de l'internet mobile aura au moins deux effets positifs majeurs. La 3G/4G va tout d'abord permettre une réduction plus rapide de la fracture numérique et faciliter l'alphabétisation numérique des populations, et elle va permettre d'autre part de booster le développement de l'économie numérique. A titre d'illustration des plateformes comme Jumia Market permettent ainsi aux Camerounais ne possédant pas d'ordinateur ou de magasin de vendre et acheter grâce à la 3G/4G, via une application et à un site mobile. Et les exemples sont nombreux dans d'autres domaines d'activité.

Des secteurs d’activités comme celles des Cybercafés ne sont-elles pas appelées à disparaitre avec le temps ?

Tout comme je ne pense pas que le commerce électronique provoquera la disparition des commerces physiques, je ne crois non plus que l'internet mobile va entraîner la disparition des cybercafés. Je suis néanmoins persuadée que pour survivre et s'adapter à cette évolution du marché, le rôle et l'offre de services des cybercafés vont devoir évoluer avec le temps. Ceux qui sauront adapter leur offre de service à la nouvelle réalité camerounaise de l'accès à internet, avec des services adaptés continueront de prospérer.


Propos recueillis par C.H.