Interview "Abdoulaye Sali, DGA de la société SAGRI": Nous contrôlons 45% du marché de concentré de tomate

Joseph Roland Djotié Interview 04.10.2016

En plus d’importantes sommes injectées dans son développement (FCFA 5 milliards), l’entreprise (Sagri) dont les activités ont démarré en 2013 emploie, d’après Abdoulaye Sali, son DGA, une centaine de Camerounais.

En l’espace de cinq ans, Sagri est passée de projet à une société anonyme (Sa) à une entreprise certifiée iso 22.000.
Un dynamisme consacré jeudi 7 avril 2016 au cours d’une cérémonie fort courue de remise solennelle de cette certification. L’occasion faisant le larron, le sous-préfet de Dibombari, représentant du préfet du Moungo empêché, a présidé cette manif organisée dans les installations techniques de Sagri à Bekoko. C’est que l’une des filiales du groupe Nana Bouba, a mis les petits plats dans les grands à l’effet de s’arrimer aux standards internationaux. La certification Iso 22.000 est la traduction concrète du prix attaché à la sécurité et à la sûreté dans la chaîne de production Sagri. 

La Soacam agro-industries (SAGRI) produit des tomates estampillées Neima, double concentré d’une capacité de 600 tonnes par an.
C’est dans cette perspective, que Sagri veut se positionner comme une entreprise leader dans la production locale de tomates en boîte. Le directeur général adjoint de Sagri, Abdoulaye Sali n’a pas fait mystère de cette ambition lors de son propos à l’adresse des invités. «Nous voulons être une référence dans l’industrie agro-alimentaire. Ce qui traduit notre engagement à obtenir cette certification Iso 22.000, profitant ainsi du cadre incitatif mis en place par le gouvernement de la République et du desiderata du conseil d’administration de Sagri et de ses partenaires institutionnels et financiers». 

Pour Benoît Gachet, administrateur général de bureau Veritas, «la certification Iso 22.000 est un engagement qui démontre l’aptitude de Sagri à affronter les dangers en vue de la maîtrise de la chaîne de production. C’est une démarche qui rentre en droite ligne de la maîtrise de la chaîne de production des denrées alimentaires». Même son de cloche, pour le sous-préfet de Dibombari qui a disserté le triptyque innover, s’adapter ou disparaître qui doit caractériser les initiatives privées.
La sécurisation de la chaîne alimentaire de production devient une exigence dans un monde de concurrence. Cette certification honore tout le secteur privé camerounais. Cette démarche qualité doit être intégrée et appropriée par toutes les entreprises afin de faire du made in Cameroon, une référence mondiale. En rappel, Sagri est un investissement de l’ordre de cinq milliards Fcfa. Elle emploie directement une quarantaine de personnes et une soixantaine. 

En quoi est-ce que la réception de la certification ISO 22 000 est importante pour Sagri ?
Cette certification est vraiment importante pour Sagri, parce qu’elle va lui permettre de se positionner au-delà de la concurrence. Vous savez qu’au Cameroun, peu de structures peuvent être certifiées ISO 22 000.
Parce que cela demande un certain nombre d’engagements, au niveau du personnel, au niveau des fournisseurs, au niveau de tous les partenaires, pour pouvoir offrir un produit de qualité aux consommateurs.
Quand vous êtes certifié ISO 22 000, c’est une assurance de qualité, de sécurité au niveau du consommateur.
Donc pour nous, c’est un produit qui pourra être vendu à n’importe quel consommateur. C’est une marque d’assurance au niveau de la qualité.

Quelles sont les étapes que vous avez franchies pour aboutir à cette certification ?
Au-delà de cette cérémonie, il y a eu plusieurs étapes. D’abord un changement de comportement, au niveau du personnel; parce qu’il va falloir changer les habitudes. Vous avez vu, quand vous entrez à l’usine, vous devez vous nettoyer les mains, vous devez porter une blouse, vous devez mettre un couvre-chef, pour éviter aux produits d’être contaminés, etc. 

Quelle est la capacité de production de Sagri ?
Sagri a une production mensuelle de 600 tonnes. Aujourd’hui, on tourne malheureusement autour de 70% de notre capacité. C’est le marché qui l’impose. Et puis, il y a aussi certaines contraintes techniques. Mais avec cette certification, nous espérons que nous pourrons atteindre la capacité maximale d’ici fin 2016.

Et les montants jusqu’ici investis dans votre développement?
Sagri a pu investir, pour pouvoir démarrer et être à ce niveau aujourd’hui, la somme d’environ FCFA 5 milliards. Nous employons actuellement presque une centaine de personnes. Nous avons, en permanence, 60 personnes, et il y a d’autres temporaires qui viennent pour pouvoir suppléer certaines commandes importantes.

Et comment votre produit est-il perçu sur le marché ?
Très bien. Les produits Sagri sont bien accueillis sur le marché. Avec tous les efforts qui ont été déployés, la tomate Neima a bien bousculé tous ceux qui sont sur le marché, depuis des années, avant notre arrivée. Aujourd’hui, nous contrôlons environ 45% du marché national.

La société SAGRI SA (SOACAM AGRO INDUSTRIE SA) est une filiale de la holding NBG (Nana Bouba Group), fondée par le milliardaire Camerounais Nana Bouba Djoda, un industriel et homme d'affaires camerounais, 6ème fortune du Cameroun en 2015 à 66 ans.

Auteur: Joseph Roland Djotié